Depuis plusieurs années déjà, des voix s’élèvent sur la disparition de la Réserve de biosphère de Luki, l’une des deux seules zones de forêt primaire de la province du Kongo Central, exploitée par les riverains pour son bois et ses animaux. Cette aire protégée continue de perdre jusqu’à aujourd’hui sa grande biodiversité qui fait sa spécificité. L’Unesco avait même menacé de la rayer de la liste des aires protégées, si rien n’est fait pour assurer sa protection.
La Réserve de biosphère de Luki située à 140 km de la ville de Matadi, chef-lieu de la province du Kongo Central, se dégrade peu à peu, perdant ainsi sa grande diversité d’espèces. Depuis plusieurs années aujourd’hui, elle subit une déforestation accélérée qui résulte du commerce du charbon et de la collecte de bois de chauffe.
Des défenseurs de l’environnement ont dénoncé qu’une cinquantaine de villages, installés à proximité de la réserve, exercent sur celle-ci une intense pression. A côté de l’agriculture de subsistance (itinérante sur brûlis), le commerce de viande de brousse prospère dans la province, encourageant ainsi le braconnage à grande échelle. De nombreux scieurs de long s’y sont établis et exploitent abusivement les bois sous le regard passif des gestionnaires de la réserve.
Menaces d’exclusion par l’Unesco, le gouvernement interpellé
Les travailleurs de la Réserve de biosphère de Luki sont frustrés. Ils redoutent que si rien n’est fait d’ici quelques années, leur paysage se transformera en une zone de forêt secondaire, juste bonne pour l’agriculture vivrière, comme c’est le cas pour certains villages établis dans les zones protégées.
Pourtant, il y a quelques années passées, les responsables de l’Unesco brandissaient la menace de rayer de la liste des aires protégées, la Réserve de biosphère de Luki, si le gouvernement congolais ne prend pas de mesures nécessaires pour assurer sa survie. La réserve de Luki, ont-ils fait remarquer, « ne répond plus, à l’état où elle se trouve, aux normes de l’Unesco qui exigent la protection sans faille de sa biodiversité ».
Ils promettaient d’ailleurs que si rien n’est fait pour améliorer et renforcer son système sécuritaire, elle sera d’office virée. Malheureusement, cette aire protégée n’est pas sous la gestion de l’ICCN (Institut congolais pour la conservation de la nature), mais plutôt du Ministère de la Recherche scientifique.
La réserve de Luki reconnue depuis 1979
Domaine boisé de l’Etat créé en 1937, la Réserve de biosphère de Luki est l’une des deux seules zones de forêt primaire restantes dans la province du Kongo Central. Elle a été reconnue comme aire protégée par l’Unesco en 1979.
Elle couvre une superficie totale de 33.000 hectares. Relique de la forêt du Mayumbe unique en son genre, la Réserve de Luki est aussi intégrée dans un processus transnational qui rassemble la RDC, l’Angola et le Congo/Brazzaville.
En 2011, l’Organisation des Nations Unies pour la protection de l’environnement y avait dépêché ses émissaires pour faire un état de lieux. Dans leur rapport, les experts recommandaient au comité national MAB (Man and the biosphere)/Rdc d’installer au plus vite « des cameras et des vidéothèques de sécurité dans cette réserve compte tenu de l’immensité de ses étendues ». Mais depuis lors, rien n’est encore fait jusqu’à présent.
Nombre d’espèces réduit de moitié
Après les zones tampon et de transition de la Réserve où presque tous les bois précieux tels que les “limbas plantains” sont sauvagement sciés, leurs destructeurs au nombre desquels les paysans des villages environnants, s’attaquent depuis des années à sa zone centrale très riche en “tola”. Un responsable de la Réserve regrettait que « de 1.052 espèces floristiques et près d’une soixantaine d’espèces fauniques qu’elle comptait jadis, il n’en reste plus que près de la moitié pour chacune d’elles ».
Un expert de WWF avait même préconisé la création des barrières, notamment à Kai-Kalunga à l’entrée et au village Monzi, à la sortie de la Réserve. « Chacune disposera des certificats qu’elle aura à délivrer à tout véhicule transportant du charbon ou de bois afin d’attester leur provenance », suggérait-il.
Lepetit Baende
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