Dans les pays d’Afrique subsaharienne, dont la République démocratique du Congo, la gestion et valorisation des déchets végétaux et ménagers ne se fait pas de manière intégrée et durable. Et Kinshasa, la capitale congolaise, ne parvient pas à gérer convenablement ses déchets, qui ne sont ni traités, moins encore valorisés rationnellement.
La ville-province de Kinshasa produit annuellement environ 2,2 millions de tonnes de déchets. Lesquels sont constitués de 66% de matières organiques, 94% étant des déchets végétaux et en majorité des feuilles mortes, dont les plus accessibles sont celles de mangifera indica (manguier) et manihot utilisima (manioc), qui sont générées via les ménages et les marchés.
Cependant, ces déchets produits à Kinshasa ne sont pas recyclés convenablement. Certains maraîchers les utilisent irrationnellement comme engrais et n’obtiennent pas de résultats attendus. C’est ce qu’a indiqué ce lundi 27 décembre 2021 l’ingénieur Clément Tenge Tenge, top expert agro-envoronnementaliste et maître formateur, cadre au Ministère du Développement rural.
C’était lors de sa présentation sur la valorisation des déchets végétaux et ménagers pour la production du biogaz et la récupération de compostage pour la fertilisation des sols maraîchers. Intervention faite au cours de l’atelier formation sur les énergies renouvelables et validation des données récoltées dans les 26 provinces de la RDC, organisé par le Service national des énergies nouvelles (SENEN) du Ministère du Développement rural, et qui se tient à Kinshasa jusqu’à mercredi prochain.
Dans ses explications, cet expert a également fait savoir que les déchets végétaux gênent et polluent l’environnement. Aussi, la surexploitation du bois-énergie entraîne la détérioration des écosystèmes et de la santé publique. Puisque, le bois de chauffe contient des substances chimiques responsables des infections pulmonaires, notamment la pneumonie.
Ces méfaits seraient pourtant réduits simultanément et durablement, affirme le top expert Tenge Tenge, par l’exploitation rationnelle de la bioénergie et des fertilisants. Lesquels résultent de la digestion anaérobie ou biométhanisation des déchets végétaux.
A en croire M. Tenge Tenge, l’utilisation du biogaz pour la cuisine peut réduire l’exposition à la fumée et à ses effets néfastes. Ainsi, contrairement au bois, le biogaz brûle propre proprement, tout en réduisant la pollution de l’air et l’émission des substances toxiques.
Biométhanisation comme solution
Voilà pourquoi, il suggère comme solutions alternatives à cette problématique, le traitement et la valorisation des déchets végétaux. Il soutient à cet effet que la solution durable serait l’élimination des déchets végétaux par digestion anaérobie ou biométhanisation afin de produire à la fois l’énergie verte et des fertilisants.
“Constitué uniquement des feuilles de manguier et de manioc, le pouvoir énergétique du biogaz émanant de leur méthanisation réduirait la consommation en bois-énergie respectivement de 39% à 134%. La quantité de digestats produits couvrira par épandage, une superficie proche de celle de la déforestation. Ces estimations montrent un potentiel intéressant de valorisation de ces déchets végétaux pour assainissement, les besoins énergétiques, l’afforestation et l’agriculture urbaine. Ils seraient gérés directement dans leurs lieux de génération pour minimiser les coûts de transport et de traitement industriel (biodisteur et compostage de quartier)“, a rassuré l’ingénieur Tenge Tenge.
Il a aussi parlé de l’intérêt de la valorisation/traitement des déchets végétaux et ménagers. D’abord il a expliqué que la méthanisation est un procédé qui permet de valoriser les résidus issus des activités agricoles, agroalimentaires ou municipales, à des fins de production d’énergie renouvelable et des fertilisants organiques.
Et il a démontré que les enjeux sont importants. D’autant plus que la RDC importe 98% du gaz naturel utilisé à travers le pays. Or, souligne-t-il, le biogaz à lui seul pourrait couvrir 30 à 50% des besoins de la population d’ici 2025.
Quant à la bioénergie, rappelle l’expert Tenge Tenge, elle désigne les formes d’énergie stockée par la biomasse. Il s’agit par exemple des cultures énergétiques, des résidus agricoles et forestiers, des déchets organiques, qui peuvent être utilisés pour produire de la chaleur, du froid, de l’électricité ou des carburants.
Et comme sources de la biomasse, il cite les eaux usées, les cultures et résidus forestiers, les résidus agricoles et de culture, les résidus industriels, les résidus d’animaux, les déchets urbains solides, etc. Et le compost est le fruit de la décomposition des matières organiques. Il contribue à la fertilisation du sol.
Bokulaka Baende
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