Une dépêche nous parvenue renseigne que l’Observatoire africain des ressources naturelles (AFREWATCH), appelle l’entreprise Congo Dongfang International Mining sprl (CDM) à réparer les préjudices causés par ses activités minières aux communautés des quartiers Kasapa, Kamatete et Kamisepe dans la ville de Kolwezi, chef-lieu de la province de Lualaba, issue du démembrement du grand Katanga. Cette organisation non-gouvernementale de promotion et de protection des droits humains œuvrant pour l’exploitation responsable des ressources naturelles, demande par la même occasion à l’État congolais, de protéger les droits humains de ces communautés de Kolwezi.
Entre décembre 2020 et janvier 2021, l’observatoire Afrewatch affirme avoir enquêté sur les impacts socio-environnementaux des activités minières de l’entreprise CDM sur les communautés des quartiers Kasapa, Kamatete et Kamisepe, situés en aval de ses usines, dans la ville de Kolwezi. Il s’agit particulièrement d’importantes quantités d’eau usées en provenance des usines de l’entreprise qui se rependent dans ces trois quartiers.
À l’issue de son enquête, Afrewatch a révélé que la société CDM, pour se débarrasser des grandes quantités d’eau que regorge sa concession occupant tout l’amont de la partie, elle a créé plusieurs canaux qui traversent les murs de la partie sud de sa concession. Ces quantités d’eaux ainsi libérées se rependent dans toutes les parcelles situées derrière ces usines jusqu’à la hauteur de la prison centrale de la Kasapa.
Une autre quantité est déversée dans la grande canalisation qui longe l’avenue portant le nom de l’entreprise et traverse les trois quartiers en passant par les camps de la Police Kasapa et le centre de négoce appelé « Moïse ». Aussi, Afrewatch souligne aussi que les travaux de construction des drains effectués dans le but de récupérer les eaux de la concession de la société CDM jusqu’à la rivière Lubumbashi, n’ayant pas été terminés, cela n’a fait qu’empirer la situation pour ces communautés de Kolwezi.
L’observatoire Afrewatch martèle que ces eaux envahissent presque toutes les routes, inondent les parcelles et écoles environnantes, des cultures maraichères ou des potagers ainsi que les étangs piscicoles.
« Cette situation déplorable est notamment à la base des érosions qui dégradent les routes et qui détruisent les cultures et élevages, mais aussi de la perturbation des enseignements dans des écoles environnantes, qui sont souvent obligées d’arrêter le cours à cause de ces incidents », renseigne-t-il.
Cette organisation renseigne également que les plaintes des populations des quartiers Kasapa, Kamisepe et Kamatete, corroborées par les enquêtes menées par ses chercheurs, attestent qu’en dégageant les fumées toxiques et en déversant des eaux usées de rejets sur les habitations, l’entreprise CDM pollue considérablement l’environnement.
« L’analyse des échantillons de sol prélevés dans les 3 quartiers par les chercheurs de Afrewatch ont démontré des taux très élevés de cuivre, Zinc, Plomb et Nickel, dépassant de loin les valeurs prônées par les recommandations canadiennes pour la qualité d’un bon sol pour les cultures et la construction des quartiers résidentiels », affirme cet observatoire.
Et d’ajouter :
« D’après les avis des experts en environnement consultés par AFREWATCH, des taux élevés de ces trois substances peuvent conduire à la pollution de sol, à la mort des invertébrés du sol et des maladies infantiles chez les humains. Il en est de même de ceux des échantillons d’eaux prélevés dans les mêmes quartiers, ils indiquent la présence du Mercure et du Nickel à des taux largement supérieurs aux valeurs recommandées par les standards internationaux dont celles de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour une eau potable. En d’autres termes, le débordement de ces eaux usées et acidifiées dans des parcelles, suscite une crainte réelle de contamination des eaux de puits que consomme la population locale par manque de l’eau potable de la REGIDESO ».
L’observatoire Afrewatch confirme par ailleurs que les fumées toxiques dégagées par les activités minières de l’entreprise CDM sont à la base des toux sèches, et souvent sanguinolentes, dont souffrent continuellement les populations pauvres de ces trois quartiers de la ville de Kolwezi. « De plus, les multiples plaintes des populations et dénonciations des Organisations de la société civile demeurent curieusement non écoutées. Et malgré ça, la société CDM continue à exercer ses activités en violation des droits humains, tout en polluant l’environnement et ce, sans être interpellée par les autorités tant provinciales que nationales », s’indigne l’observatoire Afrewatch.
De la violation flagrante de la loi par la société CDM
Il sied de rappeler que ces dénonciations de Afrewatch sur les impacts de l’exploitation minière de l’entreprise CDM sur l’environnement et la santé des communautés des quartiers Kasapa, Kamatete et Kamisepe sont contenues dans un rapport. Dans lequel, il démontre qu’à partir des années 2015, les populations de la ville de Kolwezi et ses environs sont régulièrement exposées aux impacts des activités des entreprises minières, selon plusieurs études menées par les OSC.
Ces impacts sont notamment dus à la destruction des moyens de subsistance des communautés, comme les cours d’eau, le sol, les potagers et champs, par le déversement des solutions acides ou de l’acide, la destruction des maisons et routes par les effets des minages, la destruction de la santé par la pollution de l’air, etc. Et depuis 2017, les populations autour de l’entreprise minière CDM et particulièrement les habitants des quartiers Kasapa, Kamatete et Kamisepe se sont plaints du non-respect par l’entreprise de ses obligations environnementales.
« Ils décriaient les effets du déversement par CDM des eaux usées et acidifiées de ses installations vers des habitations et de la propagation dans l’air des fumées toxiques que cette dernière dégage pendant la nuit, lesquels affectent négativement leurs santé et champs », précise le rapport de Afrewatch.
A en croire cette organisation spécialisée dans la gouvernance des ressources naturelles, c’est dans le souci d’apporter sa contribution à l’amélioration de cette situation macabre des communautés de Kolwezi qu’elle a diligenté une recherche sur terrain et auprès des différents acteurs.
C’était pour vérifier l’exactitude des faits allégués par les communautés à travers des méthodes appropriées, à savoir les analyses de laboratoire. Et dans l’hypothèse où ces analyses confirmeraient la présence des substances nocives dans les déchets liquides et gazeux rependus par CDM, il fallait évaluer leur impact sur la vie ainsi que la santé des populations. Mais aussi, déterminer les responsabilités, et enfin proposer des pistes des solutions.
C’est ainsi qu’il est ressorti des enquêtes menées sur terrain et des analyses en laboratoire des échantillons de sols et d’eaux prélevés aux alentours de la concession de CDM que, cette entreprise CDM exploite les ressources minières de façon irresponsable et non respectueuse des droits humains et de l’environnement. Et ce, en violation flagrante du Code minier et Règlement minier, ainsi que des standards internationaux en matière des droits humains et de la protection de l’environnement.
Cette étude de Afrewatch a démontré que CDM ne respecte pas les dispositions des articles 81 et 204 du Code minier ainsi que 357 et 358 du Règlement minier. Lesquels obligent aux titulaires des droits miniers d’exploitation et des entités de traitement, d’avoir un comportement responsable vis-à-vis de l’environnement et de la vie sociale de sa zone d’exploitation.
Notamment, en se dotant d’une Étude d’impact environnemental et social (EIES) approuvé, également par les communautés environnantes à ses activités et en disposant d’un Plan de gestion environnementale et sociale (PGES) qu’il appliquera scrupuleusement. Les enquêtes de terrain de l’observatoire Afrewatch amènent à la conclusion que la société CDM, soit elle ne dispose pas d’une EIES et d’un PGES pour documenter et gérer les impacts négatifs de ses activités sur l’environnement et sur la population voisine, ou qu’elle en dispose mais ne les met pas en application.
Pour vérifier les inondations dont les populations des quartiers Kasapa, Kamatete et Kamisepe disent être victimes, note le rapport de Afrewatch, les chercheurs ont visité entre décembre 2020 et janvier 2021, les quartiers précités qui sont en aval des usines de CDM. Et ils ont pu vérifier le passage d’eau comme annoncé dans les plaintes des communautés.
C’est ainsi qu’ils ont observé d’importantes quantités d’eau en provenance des usines de CDM et qui se rependent dans les trois quartiers en causant d’importants dégâts environnementaux contre les communautés de Kolwezi.
Bokulaka Baende
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