Le climat n’est pas le seul élément de la planète à souffrir de l’influence humaine. Ces dernières décennies, la biodiversité ou les ressources en eaux ont également pâti des actions de l'Humanité, si bien que, sous de nombreux aspects, la planète semble avoir atteint ses limites. Un constat sur lequel revient Audrey Boehly, autrice du livre intitulé « Dernières Limites ».
Dans son ouvrage, elle cite neuf domaines (climat biodiversité, pollution ressources en eau, cycle de l'azote et du phosphore, usages des sols, acidification des océans, couche d'ozone, aérosols...) dans lesquels la terre a des limites, et des seuils au-delà desquels les écosystèmes ne répondent plus. Et dans les six premiers domaines, ces limites sont déjà dépassées, plongeant l'humanité dans l’inconnu.
Ainsi, rappelle-t-elle que l’humanité consomme et pollue plus qu’elle ne peut se le permettre. Et six des neuf limites planétaires sont d’ores et déjà dépassées, dont celles concernant le changement climatique et la biodiversité.
« Concernant le climat, la concentration de C02 dans l’atmosphère est désormais de 417 parties par millions (ppm. nombre de molécules pour un million de particules d’atmosphère) alors que la frontière identifiée par les chercheurs se situe à 350 ppm. Or, plus on dépasse cette frontière, plus on risque d’atteindre certains points de bascule irréversibles, comme la fonte des calottes glaciaires ou celle du pergélisol, qui libérerait une grande quantité de méthane, un puissant gaz à effet de serre qui provoquerait un emballement du réchauffement climatique », affirme-t-elle.
Et d’ajouter : « Sur la biodiversité, le rythme de disparition des espèces est actuellement 100 à 1.000 fois supérieur à la normale. En particulier, les populations d’insectes connaissent un effondrement, avec un recul de 80 % en Europe sur les 30 dernières années. Ce qui nous fait courir un risque majeur puisque ce sont eux qui pollinisent nos cultures ».
Et concernant notre usage de l’eau ?
A en croire Audrey Boehly, l’humanité a dépassé la limite de l'eau verte, celle que l’on trouve dans la biosphère, dans les sols ou la végétation. Et l’assèchement des sols fait qu’on approche là aussi des points de bascule, comme en Amazonie, qui pourrait en grande partie se transformer en savane, ce qui aurait des conséquences importantes pour la biodiversité et le climat.
« Le fait que six limites soient atteintes n’est pas forcément un hasard parce que tous ces éléments sont intimement liés. Il faut arrêter de traiter les problèmes en silo, car sinon, on ne prend pas en compte les conséquences en cascade et on risque de progresser sur une limite planétaire en ayant un impact négatif sur une autre. C'est par exemple le cas des agro-carburants Ils sont mis en avant comme une solution contre le réchauffement climatique mais, le problème, c'est qu'ils risquent d’entraîner une déforestation accrue, dans un modèle d’agriculture intensive qui menace à elle seule sept limites planétaires », explique-t-elle.
La première de ces solutions, préconise-t-elle, c'est d'arrêter la croissance et de viser la sobriété. « Avant de mettre en œuvre des solutions technologiques, il faut réduire nos flux de production et de consommation, car tant qu'on est sur une courbe de croissance, les gains d’efficacité sont effacés Être plus sobre, ça ne veut pas dire être moins heureux. Par exemple, dans le domaine automobile, on a amélioré l’efficacité des moteurs thermiques de 15 % entre 1995 et 2015. Mais entre-temps, on a augmenté le poids des véhicules et on roule plus. Résultat on consomme 15 % de plus d’essence ! », a-t-elle déclaré.
Et de conclure : « Etre plus sobre, ça ne veut pas dire être moins heureux. C’est simplement une autre façon de vivre. Par exemple, manger moins de viande, ou prendre son vélo au lieu de sa voiture pour aller travailler, lorsque c’est possible Mais pour ça. il faut aussi des politiques publiques qui permettent ces changements, comme (alternative végétarienne dans les cantines ou la construction de pistes cyclables ».
Bokulaka Baende
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