C’est une première depuis les années 1960, le stock d’eau que draine le bassin du fleuve Congo n’avait jamais été évalué et était donc jusqu’à ce jour inconnu. A ce jour, le stock d’eau du bassin du fleuve Congo a été évalué à 480 km3, soit le quart de celui de l’Amazonie en Amérique latine.
C’est ce qu’annonce le résultat des recherches de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) de France avec ses partenaires de l’université de Stuttgart (Allemagne) et du Centre de recherche en ressources en eau du bassin du Congo de l’université de Kinshasa (RDC).
« Cette information est essentielle pour comprendre l’hydroclimatologie de ce jumeau africain de l’Amazone, pour modéliser son fonctionnement, pour prévoir ses fluctuations et leur impact sur l’environnement et les activités humaines », explique Fabrice Papa, hydrologue IRD, spécialiste de télédétection spatiale au Laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiales (LEGOS).
Les chercheurs ont été confrontés à plusieurs difficultés notamment logistiques face à l'inaccessibilité de certaines parties du fleuve Congo. Ils ont dû recourir aux techniques spatiales high-tech pour lever le voile sur le stock total d’eau drainable du gigantesque bassin du fleuve Congo.
« Grâce à cette méthode innovante, nous avons établi que le bassin pouvait drainer un stock d’eau de l’ordre de 480 km3 , soit le quart de celui de l’Amazone, et qu’il faut environ cinq mois pour que ce dernier s’écoule entièrement. Mais il existe de fortes variations géographiques, les sous-bassins du sud stockant relativement plus d’eau que ceux du nord », indique Raphaël Tshimanga, hydrologue à l’université de Kinshasa.
Avec ses 4 700 kilomètres de longueur, le fleuve Congo est le huitième plus long fleuve du monde mais le second après l'Amazone pour son débit de 80 832 m3/s au maximum.
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