Entre mars et septembre 2019, un total de 21 tonnes de pointes d’ivoires d’éléphants et 17 tonnes d’écailles des pangolins en provenance de la République démocratique du Congo avaient été saisies au Vietnam, en Turquie et à Singapour. Ce trafic de grande envergure des trophées des espèces fauniques menacées d’extinction a été condamné énergétiquement par les organisations de la Société civile environnementale de la Rd Congo, en l’occurrence le CODELT (Conseil pour la défense environnementale par la légalité et la traçabilité) et OCEAN (Organisation congolaise des écologistes et amis de la nature).
Et dans leur réaction commune face à cette affaire, elles ont d’abord regretté que ces tonnes d’ivoires et d’écailles avaient transité par l’Aéroport international de N’Djili et le port de Matadi, en présence de plusieurs services spécialisés dans le contrôle aux frontières. « Des cargaisons de cette importance ne peuvent franchir la frontière nationale, sans la collaboration criminelle évidente des différents services opérant dans le processus d’exportation », affirment ces Ong.
Selon elles, ces cas des saisies en Asie des tonnes de pointes d’ivoires d’éléphants et d’écailles des pangolins en provenance de la Rdc, mettent en évidence la porosité des frontières congolaises. Mais aussi l’insuffisance d’application des mesures, plusieurs fois élaborées, pour lutter contre la criminalité faunique en Rdc. « Ils (ces cas) exposent la Rdc au déshonneur d’être un pays qui facilité, avec des complicités avérées à tous les niveaux, les trafics les plus odieux », estiment CODELT et OCEAN.
Ainsi, ces Ong environnementales pointent du doigt la DGDA (Direction générale des douanes et accises), l’OCC (Office congolais de contrôle), la DGM (Direction générale de migration), l’ANR (Agence nationale de renseignements, la Police nationale congolaise, la RVA (Régie des voies aériennes), l’OGEFREM (Office de gestion du fret multimodal), la Cellule nationale des renseignements financiers (CENAREF), les bureaux centraux nationaux de l’Interpol. Dans les cas de ces saisies effectuées à l’étranger, soulignent-elles, « ces derniers ont failli gravement à leur mission de contrôle et de surveillance ».
Pour ces organisations de la Société civile environnementale de la Rdc, le plus préoccupant est que certaines autorités et agents publics se servent de leurs statuts et fonctions pour offrir facilitation à des tels actes de criminalité faunique. Elles fustigent également le silence coupable des transporteurs aériens, maritimes, fluviaux, lacustres, routiers et ferroviaires, qui d’après elles, mérite d’être signalé. « Car ces derniers contribuent grandement au trafic tant décrié, et cela, malgré les engagements de ne pas transporter les trophées prohibées au niveau national et international », affirment-elles.
CODELT et OCEAN affirment avoir porté plainte contre les auteurs de ces faits auprès du Procureur général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe, pour avoir facilité l’expédition au Vietnam des 3055 pièces prétendues de bois Sapellis sciés, alors qu’il y a été dissimulé 9.138 tonnes d’ivoire brute. « Pareils actes criminels diluent inéluctablement les efforts nationaux de conservation de la biodiversité, pour un pays qui s’est engagé à lutter contre la criminalité environnementale en général, et faunique en particulier, par la signature et la ratification de plusieurs conventions internationales (dont la CITES) ainsi que d’instruments juridiques régionaux dans le cadre de la Commission des forêts d’Afrique centrale (COMIFAC) », soutiennent ces Ong environnementales de la Rdc.
Quelques mesures suggérées
Toutefois, elles ont suggéré au Gouvernement de la République et à la justice congolaise plusieurs mesures urgentes à prendre, face à cette situation de criminalité faunique dans le pays. Entre autres, que toutes les personnes et tous les services publics et privés impliqués dans cette criminalité faunique ou qui s’en sont rendus complices, soient poursuivis pour les infractions douanières qui impliquent plusieurs services et leurs agents, opérant dans le processus d’exportation des biens.
Mais aussi, pour les infractions particulières définies dans la loi relative à la conservation de la nature qui interdit de tuer tout spécimen d’une espèce de faune sauvage intégralement protégée (article 78) ou de se livrer à son exploitation commerciales dans le cadre du commerce international (article 79).
Ces organisations de la Société civile environnementale recommandent aussi qu’à titre conservatoire, toutes les personnes impliquées soient suspendues de leurs fonctions pour des raisons d’enquêtes « afin de donner un signal fort de la Rdc, dans la lutte contre la criminalité faunique, et pour sanctionner avec exemplarité les auteurs intellectuels et matériels de ces actes ».
Elles avaient également demandé à l’Etat congolais de s’impliquer auprès des Etats concernés (Vietnam, Turquie et Singapour) pour réclamer et rapatrier toutes les ivoires et écailles de pangolin saisies, selon les voies diplomatiques et autres, qui peuvent être mobilisées en vertu des dispositions de l’article 74 de la loi portant règlementation de la chasse, qui disposent que « les défenses d’éléphants, les cornes des rhinocéros et les dents d’hippopotames trouvés morts ou abattus sont la propriété de l’Etat congolais ».
Mais depuis que cette demande a été faite, le 19 septembre dernier, aujourd’hui plus de quatre mois déjà, il n’y a pas encore de réaction de la part du Gouvernement congolais.
Bokulaka Baende
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