La République démocratique du Congo a un problème très sérieux en ce qui concerne l’exploitation des ressources naturelles (mines, forêts, hydrocarbures…). Le pays n’a pas encore une vision qui dresse cette logique d’exploitation.
Cette affirmation est du professeur Joseph Bobia, expert de la Société civile en matière des ressources naturelles. Il a réagi à chaud dans une interview exclusive accordée à DeskNature, après la présentation du rapport de l’étude menée par la Coalition Publiez Ce Que Vous Payez en RDC sur la Vision minière africaine (VMA), notamment autour de son sixième pilier concernant les questions environnementales et sociales.
Rappelons que cette coalition recommande au Gouvernement de la République de doter le pays d’une vision minière nationale, d’autant plus que le Code minier et d’autres lois minières n’en sont pas une. Et le professeur Joseph Bobia s’inscrit également dans cette démarche. Il soutient que la RDC doit avoir une vision commune pour harmoniser les vues entre différents secteurs d’exploitation des ressources naturelles afin d’éviter le chevauchement qui ne favorise pas le développement.
« Je vais vous parler de cette réforme qui est en train d’être conduite par le Ministère de l’Aménagement du territoire sur le Plan d’affectation des terres. Nous n’avons pas un plan d’affectation des terres jusqu’aujourd’hui. C’est ce qui fait que chaque secteur qui a un sol, une terre, un site, un bloc quelque part, se contente d’exploiter tel qu’il veut, sans tenir compte des autres, au point que c’est du désordre, c’est des conflits. Et lorsqu’il y a conflit, lorsqu’il y a désordre entre secteurs, on ne peut pas espérer à un développement », a-t-il expliqué.
Et il ajoute en disant que : « Donc, cette vision-là voudrait seulement dire qu’il faut harmoniser les vues entre différents secteurs, de manière à ce que là-bas il faille y mettre de l’agriculture, laissons l’agriculture et travaillez ailleurs. Si là-bas il faut y mettre des miniers, laissons les miniers. Mais chez nous ce n’est pas comme ça. Vous trouvez les miniers partout, même sur des terres où les miniers ne doivent pas être là. Vous êtes informés que les hydrocarbures voudraient aussi relever les réserves forestières, les parcs pour s’y mettre. C’est du désordre ! ».
Il exhorte que « si on arrivait à arranger ce désordre, et harmoniser les vues pour une vision commune qui ferait en sorte que nous arrivons à mieux conduire la gestion ou l’exploitation des ressources naturelles chez nous, cela peut apporter le développement ».
Propos recueillis par Bokulaka Baende
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