Au regard de l’article 3 du Décret n°038/2003 du 26 mars 2003 portant Règlement minier de la République démocratique du Congo, il ne peut être octroyé des droits miniers ou des carrières dans une aire protégée, ni y être érigé une zone d’exploitation minière artisanale. Et la loi n°14/003 du 11 février 2014 relative à la conservation de la nature stipule que toute activité incompatible avec les objectifs de la conservation de la nature est interdite dans les aires protégées.
Pourtant, en 2019 l’ancien ministre des Mines, M. Martin Kabwelulu, avait signé un arrêté ministériel qui consacrait une zone d’exploitation minière artisanale dans le Parc national de l’Upemba, situé dans la partie Sud de la République démocratique du Congo. Cet arrêté stipule ce qui suit : « Considérant la nécessité d’instituer des zones d’exploitation artisanale dans la province du Haut Katanga, sur avis favorable du gouverneur de la province, du Cadastre minier, du chef de division provinciale des mines, et de l’administrateur du territoire, il est institué dans le territoire de Kambove, province du Haut-Katanga, dans les limites de l’aire géographique déterminée, une zone d’exploitation artisanale n°ZEA-906 ».
Se référant à l’Atlas forestier interactif mis en place par le Ministère de l’Environnement et Développement durable, les coordonnées polaires évoquées dans l’Arrêté 0089 du 20 février 2019, situent la ZEA-906 dans la partie Nord-Est du Parc national de l’Upemba. Cette affectation est un exemple éloquent de la superposition des titres, qui reste une problématique très délicate dans la gouvernance des ressources naturelles en RDC.
En effet, l’institution de cette zone d’exploitation minière artisanale (ZEA-906) dans le Parc national de l’Upemba est une violation flagrante de la loi et de la réglementation en la matière. Selon des experts, cette zone d’exploitation artisanale présente une menace extrême contre la biodiversité dans ce vieux parc de la RDC.
Au regard de cet arrêté de l’ancien ministre Kabwelulu, l’exploitation minière artisanale pourrait bientôt commencer dans ce parc de l’Upemba. Bien que cette exploitation n’ait pas encore mise en activité, le gouvernement congolais devrait penser à l’annulation pure et simple de cet arrêté qui viole intentionnellement la loi sur la conservation de la nature.
A savoir, le parc national de l’Upemba a été créé depuis 1939 l’époque coloniale. Il s’étale sur une superficie de près de 1.773.000 hectares. Le parc offre une belle diversité de faune, avec notamment le zèbre, l’antilope rouanne, l’élan du Cap, le bubale, le grand koudou, l’éléphant, le buffle, etc.
Il sied en outre de rappeler que la Rdc compte cinq aires protégées totalisant 6.850.000 hectares qui sont inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cependant, les menaces pèsent énormément sur la biodiversité congolaise. Et la gestion durable des écosystèmes congolais et leur biodiversité pose problème en RDC.
Cette situation est généralisée dans le pays, de l’extrême Est (Parc national des Virunga) à l’extrême Ouest (Parc marin des Mangroves), sans oublier le Parc de l’Upemba au Sud, ainsi que celui de Garamba à l’extrême Nord. Ce, en passant par les huit autres parcs et vingt-quatre réserves stratégiques et aires protégées que compte la Rdc.
Bokulaka Baende
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