Comme le 22 mai de chaque année, l’humanité célèbre ce vendredi la Journée internationale de la biodiversité. « Nos solutions sont dans la nature », c’est le thème retenu pour cette édition 2020.
En République démocratique du Congo, pays considéré comme le deuxième poumon mondial en termes de biodiversité, cette journée ne pouvait passer sous silence, malgré le contexte de la crise sanitaire due au Coronavirus. A cette occasion, le ministre congolais de l’Environnement et Développement durable, Me Claude Nyamugabo, a adressé un message à la Nation.
Ainsi, indique-t-il que le thème est révélateur et interpellateur, surtout en cette période où sévit la pandémie du coronavirus. « Ce thème a été choisi pour étayer le fait que la biodiversité demeure la réponse aux principaux défis auxquels l’humanité fait face en vue de garantir le développement durable », a-t-il souligné.
Cette célébration, dit le ministre, invite tout le monde à se rappeler l’impérieuse nécessité, de vivre en harmonie avec la nature pour le bien-être de tous. « C’est l’occasion pour nous de réfléchir sur la manière d’œuvrer au profit d’une prise de conscience collective sur les questions touchant la biodiversité », a-t-il déclaré.
Quant à la crise sanitaire et planétaire causée par la pandémie du Covid-19, il soutient qu’il y a de plus en plus d’évidence que l’émergence de cette maladie serait liée à la vente d’animaux sauvages vivants destinés à la consommation humaine qui aurait facilité la transmission du virus de l’animal à l’homme. Malheureusement, rappelle-t-il, ce n’est pas la première fois que cela se produit. « L’on se rappellera notamment en 2012 le Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), mais aussi la maladie à virus Ebola ».
Le ministre note aussi que les résultats d’autres recherches à ce sujet renseignent que l’érosion de la biodiversité serait à la base de l’apparition des maladies transmises à l’homme par les animaux. « Dans tous les cas, il nous faut tirer les leçons de la situation actuelle, en contribuant aux efforts mondiaux tendant à prévenir de nouvelles pandémies », a-t-il fait savoir.
Défis de la biodiversité, le Gouvernement congolais préoccupé au plus haut point
Le ministre Nyamugabo pense que de la lutte contre les changements climatiques à la disponibilité des moyens de subsistance, en passant par la sécurité alimentaire et l’accès à l’eau potable, la biodiversité constitue le fondement d’un avenir durable pour l’humanité. « La biodiversité est donc notre patrimoine commun, c’est notre capital naturel, c’est notre vie », estime-t-il.
Il a expliqué qu’en dépit de l’évidence du rôle primordial de la biodiversité pour le bien-être de tous, certaines activités que mène l’humanité menacent sérieusement l’existence des ressources biologiques. Elles concourent à leur disparition et compromettent gravement le fonctionnement des écosystèmes.
C’est le cas de la déforestation, de l’agriculture itinérante sur brûlis, de la persistance du braconnage, de l’occupation des aires protégées par les groupes armés, de l’introduction des espèces exotiques envahissantes, ainsi que de l’exploitation minière artisanale, a-t-il illustré. Pour lui, tous ces défis préoccupent au plus haut point le Gouvernement de la RDC, à travers le Ministère de l’Environnement et Développement durable, par son organe technique qu’est l’Institut congolais pour la conservation de la nature.
« De manière concrète, nous sommes engagés à élaborer les mesures d’application de la Loi relative à la conservation de la nature en vue de valoriser nos ressources biologiques, viabiliser nos aires protégées et lutter contre la pauvreté par l’amélioration des conditions de vie de nos populations », a rassuré le ministre Claude Nyamugabo.
Il dit donc saisir cette occasion de la Journée internationale de la biodiversité pour saluer la vision de Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, « qui fait de la protection de l’environnement et de la préservation de notre biodiversité son cheval de bataille, vision matérialisée dans le Programme d’action du Gouvernement que conduit le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba ». Et pour remercier les partenaires techniques et financiers « qui appuient et accompagnement la RDC dans cette délicate mission de conservation de la biodiversité et de l’utilisation durable de ses éléments constitutifs ».
Le ministre conclut son message à la Nation en sensibilisant qu’« Ensemble, relevons le défi du Développement durable et celui de la valorisation de notre biodiversité, car notre pays est l’un des sept pays de méga biodiversité, c’est-à-dire, ayant plus de dix mille espèces endogènes. Cela constitue un formidable potentiel pour le développement du pays ».
Quid de la journée de la biodiversité ?
A travers le monde, la célébration de la Journée internationale diversité biologique est l’occasion de sensibiliser le grand public et d’apporter des réponses aux questions sur la biodiversité. La biodiversité englobe l’ensemble des espèces animales et végétales vivantes sur terre (et dans les mers).
Les scientifiques affirment que la biosphère abriterait entre cinq et trente millions d’espèces dans le monde. Environ 1,7 million d’espèces animales sont répertoriées, et chaque année, de nouvelles espèces sont répertoriées.
Malheureusement, de nombreuses espèces disparaissent, souvent à cause des actions irresponsables de la société humaine. L’on affirme que 300 espèces disparaissent chaque jour dans le monde.
Le trois-quarts de la biodiversité abrite les forêts, en particulier celles qui sont primaires comme les Forêts du bassin du Congo. Aussi, treize millions d’hectares des forêts disparaissent chaque année à travers le monde.
Et l’espèce humaine n’est pas épargnée. D’autant plus que, des albinos sont menacés par les rayons ultraviolets (UV) causés par la destruction de l’ozone. Aussi, les pygmées sont-ils également en difficultés à cause des changements climatiques pour accéder aux nourritures.
Bokuluka Baende
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