Il s’observe depuis quelques temps à Kinshasa et dans d’autres provinces de la RD Congo, des poussées de chaleur suivies des pluies diluviennes auxquelles les populations ne sont pas habituées. C’est une situation liée à la biodiversité, selon des spécialistes. Alors, c’est quoi la biodiversité, pourquoi et comment la protéger en RDC ? Le professeur Mangambu Mokoso Jean De Dieu du LSVBME (Laboratory of plant systématiques biodiversity and Ecosystem Management) nous répond à cette triple question.
Selon ce scientifique et membre influent de la société civile environnementale de la RDC, la notion de “biodiversité” (ou diversité biologique) englobe à la fois la diversité des milieux naturels, la diversité des espèces et la diversité génétique. Elle se rapporte au vivant dans sa globalité en incluant aussi bien les espèces connues de tous (félins, aras…) que l’ensemble des espèces végétales et animales plus discrètes mais indispensables au bon fonctionnement des écosystèmes.
Pour lui, la biodiversité est garante du bon fonctionnement des écosystèmes. La destruction d’une espèce pouvant alors fragiliser l’ensemble de l’écosystème.
Aussi, la biodiversité possède une importance économique directe, en rapport avec les bois, les aliments, les médicaments, etc. Elle rend à l’humanité de nombreux services indirects et vitaux, appelés « services éco-systémiques », entre autres, la pollinisation, la production d’oxygène, l’équilibre climatique, l’épuration des eaux, la gestion des crues…
M. Mangambu Mokoso fait savoir aussi que la biodiversité revêt une valeur esthétique, récréative, spirituelle et culturelle considérable. Et elle est le gage de l’évolution et de l’adaptabilité de la vie face au changement : climat, maladies… « Elle (la biodiversité) est méconnue : si 1,8 million d’espèces ont été décrites dans le monde, il resterait entre 10 et 100 millions d’espèces à découvrir », a-t-il souligné.
Pour ce professeur de l’Université officielle de Bukavu, la RDC a de multiples raisons de protéger la biodiversité. Situé à cheval sur l’équateur et au centre de l’Afrique subsaharienne, et avec ses 17 grandes formations végétales, le pays s’étend sur environ 2.345.409 km² et regorge d’une faune et d’une flore variées notamment dans ses réserves naturelles et divers écosystèmes.
Mais, signale-t-il, cette riche biodiversité fait face aujourd’hui à un développement démographique sans précédent, et à la pauvreté de la population qui est susceptible d’augmenter des pressions sur l’environnement. La population congolaise – historiquement faible – double tous les 20 ans, entraînant des besoins croissants en surfaces dédiées à l’urbanisation, au développement agricole, aux infrastructures routières et énergétiques.
Voilà pourquoi, explique le prof, on doit porter une attention particulière aux milieux naturels et aux espèces qui y vivent.
La RDC a l’obligation de protéger sa biodiversité
Répondant à nos questions, le professeur Mangambu soutient quant à lui que, comme la RDC a pu ratifier la Convention sur la diversité biologique (CDB) et plusieurs autres instruments internationaux dans ce domaine, elle reconnait par-là l’importance universelle de la diversité biologique ainsi que sa valeur inestimable pour les générations présentes et futures. « Nous avons donc l’obligation de protéger notre biodiversité. Aussi, au terme de cette ratification, le pays a pris l’engagement d’adopter des mesures nécessaires pour sauvegarder et protéger la diversité du matériel génétique, des espèces, des habitats et des écosystèmes qui composent la planète », a-t-il souligné.
Et il a rappelé que dans l’article 6 de cette convention CDB, les parties contractantes s’engagent à mettre en œuvre des mesures générales qui visent à assurer la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique. En plus, estime-t-il, la RDC l’ayant ratifiée, doit respecter aussi sa propre Stratégie nationale de conservation de la biodiversité in et ex situ.
Laquelle consiste en un processus de planification stratégique, participatif et récurrent destiné à atteindre, de manière équilibrée et intégrée à tous les niveaux, des objectifs de conservation de la biodiversité, dans une perspective d’équité intra et intergénérationnelle. Cette Stratégie, indique le professeur Mangambu, constitue une contribution qui traduit la détermination du Gouvernement de la RDC à jouer un rôle majeur dans la préservation et l’utilisation rationnelle et durable de ses ressources naturelles et culturelles en faveur des générations présentes, futures et de l’humanité toute entière.
Dans ce contexte, soutient-il, les objectifs généraux et spécifiques de cette Stratégie nationale sont conformes au niveau international et régional à la Stratégie mondiale de la conservation, aux conventions internationales ratifiées et aux engagements pris par la RDC. Mais aussi au niveau national, par rapport au Programme national Environnement, Forêts, Eaux et Biodiversité ; à la Déclaration de Kinshasa relative aux Biens du patrimoine mondial de la RDC ; et au Plan stratégique d’actions pour les sites du Patrimoine mondial.
Malheureusement, regrette cet acteur de la société civile environnementale de la RDC, les conséquences de la longue période des conflits armés n’ont pas permis à la RDC d’assumer convenablement sa responsabilité vis-à-vis de la communauté nationale et internationale en matière de conservation de la nature. « Cette situation a aggravé la paupérisation des populations, dont particulièrement celles environnantes et riveraines des sites et aires protégées en même temps qu’elle a sensiblement affaibli les capacités de gestion de l’Etat à assurer la conservation de l’exceptionnel patrimoine naturel de la RDC dont sa riche biodiversité », a-t-il déclaré.
Bokulaka Baende
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