La Vice-Premier ministre en charge de l’Environnement et Développement durable, Ève Bazaiba, a ordonné , au nom du Gouvernement congolais, la fermeture des sites du bassin de rejet de la société minière chinoise CNMC ( China Nonferrous Metal Mining Group) situés à seulement 300 mètres des habitations au quartier Mpanda, dans la ville de Likasi (Haut-Katanga). C’était à l’occasion d’une visite de contrôle de routine effectuée ce samedi 18 septembre 2021 sur invitation de la population locale.
Tout est parti d’un grand vent qui a emporté avec lui des matières toxiques de ce bassin de rejet et qui a intoxiqué plusieurs personnes.
Sur place, au moins 600 cas d’intoxication ont été recensés. Il s’agit de cas d’écoulement de sang dans le nez, de cas de diarrhée, de cas de toux etc.
“A la demande de la population de Likasi, je suis venue ici voir cette entreprise chinoise dans le cadre d’incident qu’il y a eu je crois entre le 9 ou le 10 septembre. Il y a un grand vent qui a emporté toute la poussière toxique contenant beaucoup de matières d’acide et de toxicité. La population a inhalé, il y en a qui ont avalé. Il y a eu des problèmes d’écoulement du sang dans le nez, il y a des cas d’hématome, il y a des cas de diarrhées, il y a des problèmes de toux, il y en a qui ont des problèmes des yeux. Je sais que le vent c’est le vent. Il ne s’agit pas seulement du quartier Panda. Mais c’est toute la ville de Kolwezi. Je vais revenir ici pour voir l’état de l’avancement”, a expliqué Ève Bazaïba après sa visite.
Et d’ajouter :
” D’abord aujourd’hui, j’ai donné des instructions,au nom du Gouvernement, d’arrêter, de fermer carrément ce site du bassin de rejet. Que ce soit le premier site qu’ils ont hérité de la Gécamines ou celui qu’ils ont créé.”
Une identification en vue d’un indemnisation
Après la fermeture de ce bassin de rejet, le Gouvernement congolais estime que les sites doivent devenir une forêt reboisée afin d’absorber toutes les pollutions et de sauver la population.
En vue d’indemniser la population locale victimes de la pollution, la VPM en charge de l’Environnement et Développement durable a demandé qu’une identification des victimes soit déjà préparée.
“Nous devons les transformer en une forêt complètement reboisée pour que cela puisse avaler toutes ces pollutions et sauver la population. J’ai demandé qu’on prépare le dépistage systématique maison par maison de toutes les personnes affectées pour que l’on sache ce qu’on peut faire par la suite du point de vue de la santé”, a conclu Ève Bazaïba.
Le Groupe China Nonferrous Metal Mining est une société minière de l’État chinois. En République démocratique du Congo, elle opère dans le cadre d’un partenariat avec la Gécamines pour la création d’une coentreprise qui devrait être détenue par le groupe chinois à 51%. Ladite coentreprise devrait s’occuper du développement du gisement de Deziwa avec plus de 5 millions de tonnes de cuivre.
Le partenariat Gécamines-CNMC prévoit aussi la construction de deux usines de transformation qui permettront de porter la production de cuivre raffiné de la Gécamines de 15 000 tonnes à 100 000 tonnes. La première usine devrait voir le jour près de Kambove, à 130 kilomètres de la capitale régionale Lubumbashi, et disposer d’une capacité de raffinage de 35 000 tonnes par an. La deuxième usine serait installée sur le site minier de Deziwa, avec une capacité de 80 000 tonnes par an, selon Jeune Afrique.
Auguy Mudiayi
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