Pendant 4 jours, du lundi 13 au jeudi 16 septembre 2021, les délégués des fédérations provinciales membres de la CONAPAC (Confédération nationale des producteurs agricoles du Congo), des Organisations paysannes de la province du Nord-Kivu ainsi que quelques membres de l’Alliance AgriCongo (groupe d’Ong belges soutenant l’agriculture en RDC) et les alliés des Ong congolaises et des services étatiques ont participé au forum environnemental de Goma.
Ce forum régional a bénéficié également des contributions des organisations de producteurs de l’Afrique de l’Ouest, du Burundi et du Rwanda, en ligne. C’est le dernier évènement organisé dans la province du Nord-Kivu dans le cadre du PASPOR (Programme d’appui à la structuration, la professionnalisation et le plaidoyer des organisations de producteurs agricoles en RDC).
Trois jours de débats autour des dispositifs pour la promotion de l’agriculture durable et une journée de visites de terrain ont permis aux participants de réfléchir sur l’avenir de l’agriculture familiale en RDC. Ainsi, dans son discours de clôture, le représentant de l’Alliance AgriCongo et de Rikolto à ce forum environnemental régional de Goma, M. Ivan Godfroid, a soutenu qu’une réforme agraire est une condition primaire urgente pour réussir le pari de l’agriculture familiale durable en République démocratique du Congo.
Selon lui, aucun pays n’a réussi la professionnalisation de son secteur agricole sans réforme agraire. « L’agriculture agroécologique, tout comme la professionnalisation de l’agriculture familiale, nécessitent des investissements majeurs pour sa transformation, tout comme pour l’entretien de sa productivité. Ces investissements donnent des résultats à long terme et la transformation prend plusieurs saisons. Un régime foncier basé sur une saison de location des terres à la fois est très défavorable », a-t-il déclaré.
Et il a aussi expliqué que : « Le producteur n’a aucune garantie que la saison suivante la terre ne lui sera pas retirée et donnée à un autre agriculteur. Une condition essentielle pour réussir est dès lors une réelle réforme agraire inclusive, donnant aux producteurs l’assurance de pouvoir jouir des résultats de ses efforts à long terme. Aucun pays n’a réussi la professionnalisation de son secteur agricole sans réforme agraire ».
M. Ivan Godfroid a fait savoir en outre que la RDC a établi la CONAREF (Commission nationale pour la réforme foncière) depuis des années, mais ses travaux avancent trop lentement et sont souvent minés par l’indécision sur des questions-clé. Aussi, la nécessité impérative de réaliser cette réforme est dictée par le taux de croissance démographique très élevé en RDC, alors que les rendements des cultures vivrières stagnent.
« L’augmentation de la productivité exige une accélération de la réforme foncière pour créer les conditions d’une augmentation considérable de la productivité des terres cultivées par les agriculteurs familiaux. AgriCongo et CONAPAC doivent encore plus unir leurs efforts en y impliquant aussi plus les PTF (coopérations bi- et multilatérales, institutions de recherche internationales, etc.) comme leviers envers les décideurs nationaux et provinciaux pour accélérer la réforme », a-t-il soutenu.
Bokulaka Baende
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