La Vice-Premier ministre en charge de l’Environnement et Développement durable, Ève Bazaiba Masudi, ne cède pas même une semelle sur la décision de lever le moratoire sur les forêts de la République démocratique du Congo malgré l’opposition de plusieurs organisations internationales et nationales de la société civile environnementale.
Elle rassure que si l’État congolais a décidé de lever cette mesure qui était d’abord provisoire et minima ce n’est pas pour brader ses forêts. C’est plutôt, explique Ève Bazaïba, pour prendre des mesures plus contraignantes pour une gestion responsable et durable de ses forêts.
“Je crois qu’on a eu à expliquer à toutes les organisations. Vous savez le moratoire c’était d’abord une mesure provisoire et conservatoire. En plus, c’était une mesure minima. C’était édicté en 2002 et aujourd’hui nous sommes en 2021. Cela fait 19 ans jour pour jour. Un État responsable ne peut pas rester une mesure provisoire pour qu’elle puisse rester provisoirement définitive d’autant plus que c’était une mesure minima. Nous avons pris des mesures maxima, des mesures encore plus coercitives et contraignantes pour une gestion durable et responsable de nos forêts”, a expliqué la VPM-MEDD Ève Bazaïba
Et d’ajouter :
“Rassurez-vous, la levée du moratoire ce n’est pas pour brader nos forêts parce que nous avons intérêt à avoir ces forêts protégées, débout et non des forêts qui sont exploitées. Non seulement qu’il y aura moins d’exploitation, mais je peux leur rassurer que depuis que je suis là, je n’ai jamais signé un seul document pour octroyer des concessions. Ce n’est pas puisque les demandes ne sont pas là. Il y a des demandes tant au niveau national qu’international pour acquérir les concessions de conservation et d’autres même de concessions d’exploitation”.
Parmi les mesures “drastiques” prises par le ministère de l’environnement, figurent l’interdiction d’exportation de grumes afin d’encourager la transformation locale du bois.
“Parmi ces mesures, comme je vous ai dit, la suspension d’exportation de grumes des bois. C’est pour promouvoir la transformation locale et diminuer la pression sur les forêts. Nous avons pris des mesures pour vitrifier tout ce qu’il y a comme contrat de conservation et d’exploitation que les gens ont acquis. Il y en a qui ont acquis des manières tout à fait illégales. Le gouvernement sera arrivé jusqu’à retirer certains contrats. C’est un milieu où certains évoluent dans l’informel, dans l’illégalité totale ou semi-légalité. Donc, nous sommes en train d’y aller par cas et les mesures vont tomber étapes par étapes”, a-t-elle poursuivi.
Par la même occasion, Ève Bazaïba a lancé un appel aux investisseurs désireux d’investir dans l’exploitation du bois à transformer les grumes déjà disponibles pour une exploitation allant de 10 à 20 ans au lieu de couper d’autres bois.
“Pour ceux de concessions d’exploitation, je leur dis qu’il y a des grumes en cascade. J’invite les investisseurs à venir transformer le bois de travail, le bois d’œuvre, le bois de service pour leur donner de la valeur localement. Ils peuvent utiliser les bois à leur disposition. C’est une utilisation de 10 à 20 ans”, a déclaré Ève Bazaïba.
Contexte
Au cours de la onzième réunion du Conseil des ministres qui a eu lieu le vendredi 09 juillet dernier, les membres du Gouvernement de la République avait entre autres examiné et adopté le dossier relatif aux 10 mesures urgentes relatives à la gestion durable des ressources naturelles– forêt, proposées par la VPM Eve Bazaïba au regard des enjeux et défis écologiques planétaire de l’heure.
Et elle avait indiqué que ces mesures sont motivées par le souci d’assainir la gestion du secteur de l’environnement, d’instaurer la bonne gouvernance et de mettre en œuvre la stratégie d’élargissement de l’assiette fiscale. Mais aussi, d’améliorer la gouvernance environnementale en RD Congo et de mettre le pays au même diapason que ses pairs, au regard du contexte global dominé par le changement climatique et les enjeux politiques, économiques et financiers qui en découlent.
Voilà pourquoi, ces mesures préconisées sont regroupées en deux principaux axes : changement climatique et crédit carbone ; et, gestion de forêts. Ils portent sur : l’institution de la taxe carbone ; la création de l’autorité de régulation du marché de carbone ; le lancement des études en vue de l’élaboration de la politique nationale sur le changement climatique et l’adoption d’un cadre légal y relatif ; la tenue des états généraux de la forêt de la RDC et la poursuite de l’opérationnalisation du Conseil consultatif national des forêts ; l’élaboration d’une politique forestière nationale pour la RDC.
Auguy Mudiayi
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