Le village de Mungoma, situé dans le secteur de Banga à près de 60 kilomètres du chef-lieu du territoire d’Idiofa, était en ébullition. Un événement hors du commun venait de bouleverser la quiétude de cette paisible contrée du Kwilu. Comme dans un rêve éveillé, les habitants se sont rassemblés en masse dans la résidence du chef coutumier pour contempler un animal qu’aucun n’aurait imaginé croiser un jour : un léopard.
C’est dans une forêt voisine que l’animal a été aperçu, tombé dans un piège tendu non pas pour lui, mais pour de petits gibiers. Le chasseur, originaire du village, ne s’attendait certainement pas à capturer un tel fauve, encore moins dans cette région où sa présence était jugée improbable, voire impossible.
Selon des anciens du village, cela faisait près de deux siècles qu’aucun léopard n’avait été vu dans les environs. Son apparition a donc été vécue comme un phénomène historique. L’origine de l’animal reste un mystère total. Abattu, ses pattes solidement attachées à des morceaux de bois, le léopard a été transporté au village sous les chants et les cris de stupeur mêlés d’admiration. Parents et enfants, émus, se sont approchés de ce spécimen qu’ils n’avaient jamais vu de leurs propres yeux.
Les images, rapidement relayées sur les réseaux sociaux, montrent le chef du village interdisant toute tentative de consommation de la viande. Pour lui, l’animal est bien plus qu’un simple gibier : c’est un symbole d’autorité. Seules les photos et vidéos ont été autorisées, en guise de témoignage de cet instant exceptionnel.
Interrogé à ce sujet, l’administrateur du territoire d’Idiofa, Adelar Kintolo, partage la surprise générale.
" Dans les temps anciens, il existait des léopards dans la région, mais cette espèce avait disparu depuis longtemps. Nous sommes tous étonnés de voir cela réapparaître. Difficile de dire d’où il venait. La forêt est dense, mais l’essentiel est qu’il est tombé dans un piège".
Pour lui, il s’agit d’un événement historique dans la contrée.
Face à cette situation inédite, l’autorité locale appelle à la prudence et à la recherche scientifique. Il estime urgent de mener des études dans cette forêt afin de déterminer si d'autres léopards y vivent encore. La crainte d’une nouvelle rencontre avec un tel animal freine désormais l’accès à la forêt.
" Les gens ont peur. C’est un mal. On se demande s’ils n’étaient pas deux, où serait l’autre ? Aujourd’hui, pénétrer dans la forêt est devenu difficile. Il faut vraiment mener des études pour savoir si ces animaux protégés existent encore ici ", a-t-il insisté.
Jonathan Messa
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